Comme tous les parcours de la côte landaise, notre gestion l’eau est très particulière. La dune bloque l’écoulement naturel des eaux et très concrètement nous en avons trop, surtout l’hiver… Et ce malgré nos forêts de pins maritimes qui ont été plantées pour justement assécher toute cette zone autrefois marécageuse. Donc si l’on ne rabat pas la nappe phréatique, celle-ci va submerger non seulement plusieurs trous du parcours, mais aussi des habitations voisines. Pour l’instant ce trop-plein est rejeté à la mer, comme le ferait le cycle naturel de l’eau. Mais on réfléchit activement avec la mairie de Seignosse à des solutions qui nous permettraient de conserver cette eau pour la réutiliser en été.
Ce n’est pas parce qu’on a trop d’eau que nous n’arrosons pas avec beaucoup de précision et de précautions. Notre nouveau système d’arrosage, installé entre fin 2022 et début 2023, vise à maintenir l’herbe à son seul état de survie en été. Nous avons modifié l’implantation des arroseurs du parcours pour les rendre plus efficaces. Ceux-ci ont aussi une portée moins grande qui permet de réduire les quantités d’eau utilisées en étant plus précis. Cette économie sera au minimum de 30% de notre consommation précédente.
Sur les greens nous avons désormais des arroseurs dits « back to back ». Ce sont deux arroseurs dos à dos qu’on peut gérer indépendamment. L’un est dirigé vers le green, l’autre vers l’avant-green. On peut donc choisir de ne pas arroser un green pendant quelques jours afin de l’assécher si besoin tout en gardant ses abords plus humides. D’un point de vue agronomique c’est très intéressant car assécher les greens permet de limiter les graminées gourmandes en eau, comme le pâturin, et de renforcer celle qu’on veut implanter comme l’agrostis. Cela permet aussi de développer le système racinaire des greens. Il faut quelque part stresser la plante et la forcer à aller puiser ses ressources en profondeur.
Voilà pourquoi on accentue dans le même temps nos opérations mécaniques car notre volonté est de diminuer le taux de matière organique. On veut enlever ce qu’on nomme souvent le « feutre » car il agit comme une éponge dans un lavabo. Ce feutre empêche d’avoir des greens fermes et conserver un maximum d’eau ce qui est un vecteur de maladies. Notre idée est d’inverser la tendance en extrayant ce feutre et en y ajoutant du sable qui va être beaucoup plus filtrant. Voilà pourquoi on effectue une fois par mois une opération d’aération et deux fois par mois, une opération de verticut ou de sablage. De plus, on ne tond pas les greens tous les jours, mais on alterne entre une tonte et un roulage. On renforce ainsi la plante tout en garantissant une surface de jeu ferme et roulante.